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Historique du Club Alpin de Bagnères de Bigorre : la Société Ramond

 

A sa création, le CAF était l'émanation sportive de la Société Ramond, voilà pourquoi nous retraçons ici l'historique de la fameuse société montagnarde Bagnéraise. Texte de Gabriel Joly pour la Revue Pyrénéennne (n°79 été 1997).

 

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La société Ramond
Doyenne des Sociétés montagnardes

 

La ville de Bagnères de Bigorre peut s'honorer d'héberger la doyenne des société montagnardes puisque la Société Ramond a franchi le cap de ses 131 ans en 1996. Une telle longévité est à saluer et donne l'occasion de raconter en quelques lignes l'histoire de cette vieille dame respectable.

 

 

La première société montagnarde est pyrénéenne

 

Replaçons cette création dans le contexte de l'époque. En Europe, Rousseau contribue puissamment à créer une sensibilité nouvelle, à développer le goût pour l'état de nature, à mettre à la mode des paysages vierges et sauvages. De plus, l'esprit encyclopédique, au 18ème siècle, trouvait dans les montagnes un champ d'action pour ses recherches scientifiques. Les massifs alpins deviennent un terrain de recherches intensives (on ne parle pas encore de terrain de jeu).

 

En 1857, les Anglais, précurseurs dans l'exploration des montagnes, créent l'ALPINE CLUB.

 

Les Pyrénées n'échappent pas au mouvement. Au début du 19ème siècle, les campagnes des géodésiens ouvrent la voie. Mais c'est avec RAMOND DE CARBONNIÈRES que débute l'étude globale de la montagne pyrénéenne. Dès 1787, il est au sommet du Pic du Midi de Bigorre. Le 10 août 1802, après une longue quête, il atteint enfin le Mont Perdu. Comme H.B. de Saussure au Mont Blanc, RAMOND n'est pas le premier au Mont Perdu, mais il est le premier à décrire et comprendre ce qu'il a vu.

 

Du Mont Blanc même, il faut venir au Mont Perdu. Quand on a vu la première des montagnes granitiques, il reste à voir la première des montagnes calcaires". Ce cri de RAMOND est entendu, la mode est lancée. Il est de bon ton de venir aux Pyrénées. Les stations thermales ajoutent encore à l'agrément du voyage.

 

Le pyrénéisme suscite alors enthousiasme et passions nouvelles.

 

Ramond de Carbonnières

 

 

Une naissance enthousiaste

 

C'est à l'hôtel des Voyageurs, à Gavarnie, le 19 août 1864, dans l'exaltation d'un retour de course que Charles Packe, Henry Russel-Killough, le pasteur Emilien Frossard et ses deux fils, décident de fonder une société à l'image de l'Alpine Club, créé quelques années plus tôt, pour promouvoir l'exploration de la chaîne.

 

Cette compagnie avait besoin d'un titre ou d'un éponyme. Emilien Frossard propose alors de la placer sous l'égide de RAMOND qui figure à lui seul l'explorateur infatigable, le botaniste minutieux, le géologue d'avant-garde, l'historien impartial et le littérateur de talent.

 

Aux comparses de ce dîner mémorable se joint bientôt le chimiste Farnham Maxwell-Lyte.

 

La SOCIÉTÉ RAMOND est reconnue par une décision du Ministère de l'Intérieur en date du 20 novembre 1865, le bureau se compose ainsi :

      • Emilien Frossard Président
      • F. Maxwell-Lyte Vice-Président
      • H. Russel-Killough Secrétaire
      • Ch. Packe Secrétaire adjoint

On note aussi la présence du docteur Costallat, médecin à Bagnères, de Ch. Martins de Lézat et M. de Chaussenque est président d'honneur.

 

On notera chez les fondateurs l'équilibre entre les sportifs et les scientifiques.

 

Le 19 mai 1914, la Société se conformait à la loi de 1901 en déposant ses statuts. Dans son article 1er, la Société se donne pour objet l'étude des Pyrénées, soit au point de vue scientifique, archéologique et historique, soit au point de vue des explorations proprement dites.

 

Le siège de la Société est à Bagnères de Bigorre. Pour être admis, il faut être présenté par deux membres et faire ou avoir fait de l'étude des Pyrénées l'objet de ses loisirs ou de ses travaux. Au cours de ses séances mensuelles, il est fait lecture des mémoires et des communications orales se rapportant à l'exploration des Pyrénées. Enfin, la Société publie un bulletin périodique dans lequel sont insérés les communications présentées en assemblée.

 

 

La revue

 

La publication du premier Bulletin, en 1866, s'ouvre sur le récit d'une exploration montagnarde : "Camps on the Maladetta", que Charles Packe rédige dans sa langue maternelle.

 

Jusqu'à la guerre de 1914, la SOCIÉTÉ RAMOND va publier des bulletins trimestriels. Les thèmes abordés sont variés et correspondent aux communications de ses membres : récits de courses, études ethnographiques et historiques, observations botaniques ou géologiques. L'exploration de la chaîne est alors, selon le vœu de ses fondateurs, en marche.

 

On y relève des signatures illustres : Le Bondidier, Schrader, etc. Par la suite, les publications seront semestrielles et enfin annuelles.

 

Dès le début du XXème siècle, la SOCIÉTÉ RAMOND commencera à éditer des ouvrages spécialisés sur les Pyrénées.

 

 

L'observatoire du Pic du Midi

L'une des premières décisions de la Société, reprenant un projet du docteur Costallat, est la construction d'un observatoire au sommet du Pic du Midi de Bigorre.

 

Grâce à la persévérance du général Champion de Nansouty et de l'ingénieur Vaussenat, la première pierre est posée le 20 juillet 1878 et le bâtiment habitable en 1882. Mais faute de moyens de fonctionnement, la SOCIÉTÉ RAMOND fait don de l'observatoire à l'Etat.

 

 

Des Sociétaires éminents

Les premiers membres titulaires sont passés à la postérité : l'ingénieur Vaussenat, le général Nansouty, ainsi que leurs successeurs, l'instituteur Rondou, le chanoine Marsan, le spéléologue Norbert Casteret… la liste est longue. Les présidents de la Société ont participé activement au prestige de ces publications.

 

Au décès du pasteur Frossard en 1881, la présidence revient légitimement au général de Nansouty. A son départ pour Dax, l'avocat Jean-Jacques Dumoret, petit neveu de RAMOND, lui succède jusqu'en 1904.

 

Puis c'est le tour du Directeur de l'Observatoire du Pic du Midi, M. Emile Marchand, en 1891. Le polytechnicien Alfred Sansot le remplace et à sa mort, la présidence échoit au docteur Paul Gandy, qui la conservera jusqu'en 1928, avec une interruption de deux ans en 1920 en faveur du baron Fernand de Cardailhac. Suivent l'abbé J. Pepouey, François Ydrac, Joseph Ragon, le baron Durègne, auguste Malye et René Sühner, maire de Bagnères.

 

Enfin, en 1943, un troisième directeur de l'Observatoire du Pic du Midi, Jean Rosch, devient président et le demeurera jusqu'en 1994.

 

 

La Société Ramond en 1996

Dès l'origine, la SOCIÉTÉ RAMOND n'a pas été exclusive. Les pyrénéistes se retrouvent aussi bien au sein d'autres sociétés. Il en est ainsi avec le CAF.

 

En 1903, Schrader, président du Club Alpin Français devient vice-président de la Société.

 

En 1904, le docteur Gandy est vice-président de la toute jeune section du Club Alpin de Bagnères, créée en 1899. On y relève aussi les noms de Marchand, de l'abbé Pepouey, A. Lacoste et bien d'autres.

 

Le baron Durègne fut président de la section CAF du Sud-Ouest et plus près de nous, le président Rosch a reçu en 1990 dans les locaux du CAF de Bagnères de Bigorre, la médaille d'or du Club.

 

Les statuts de la Société n'ont guère changé depuis 1914. La société tient toujours une séance mensuelle et publie un bulletin annuel. Mais les communications proprement sportives sont plus rares. Depuis longtemps, l'exploration physique des Pyrénées est terminée.

 

Aujourd'hui, la Société poursuit son chemin tracé par ses fondateurs, appelant tous les hommes de bonne volonté qui aiment les Pyrénées à les étudier, depuis une extrémité de la chaîne jusqu'à l'autre… et ce dans toutes les disciplines de l'esprit humain.

 

 

 

SOCIETE RAMOND
Ancienne Mairie
Place RAMOND
65200 Bagnères de Bigorre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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